Le Laboureur à bras-gentihomme-receveur

Laboureur


La plupart de mes Ancêtres LAZARDEUX était des laboureurs, laboureurs à bras, journaliers.....

« Le laboureur suivait la charrue en arrosant de sa sueur le sillon que le bœuf avait tracé » (Châteaubriant)

Le mot laboureur vient du latin "labor", et jusqu’au XVI ème siècle, il désigne celui qui travaille. On parle alors couramment de gens de labeurs.
Au cours de nos recherches généalogiques, les professions sur les actes laissent quelquefois perplexe et hésitant sur le sens à leur attribuer. Jusqu’à la fin du XVIII ème siècle, sous l’ancien régime, qu’était-ce précisément qu’un laboureur ?

Ce terme de laboureur concerne surtout la période avant la révolution ; on parlera ensuite de cultivateur. La grande variété des situations agraires rend impossible un tableau uniforme. La catégorie laboureur représente l’ensemble des paysans. N’oublions pas à ce propos, que si sous l’Ancien Régime, la France est composé de 20 millions d’habitants, 80% de la population vit et travaille dans les champs. Rare sont les exploitants qui sont réellement propriétaires de la terre. Donc il logique de trouver essentiellement parmi ses ancêtres, des paysans qui cultivent la terre, qu’ils soient manouvriers, brassiers, journaliers, ménagers, bordagers, ou laboureurs.

Laboureur n’est pas un métier ou une profession au sens où on l’entend aujourd’hui. Il s’agit plutôt d’un statut social, qui au départ dépendait effectivement de la détention du labour, mais qui par la suite dénommait un paysan aisé, sous-entendu par rapport à ceux qui l’entouraient. Ce qui peut revêtir des réalités très différentes, quant aux niveaux de vie des uns et des autres selon les régions.


Concernant les différentes tâches qui lui incombe, on peut énumérer :

1) Préparer la terre : essarter, épierrer, aménager les fossés.
2) Labourer : avec bœufs, chevaux, ânes ou mulets.
3) Fumer la terre, ensuite semer, sarcler (les produits polluants n’existaient pas à l’époque, tout se faisait manuellement), moissonner et conserver les bleds (blé)

Le paysan qui laboure, possède un attelage et une charrue ou une araire La charrue est employée pour les sols qui se travaillent en profondeur. Elle est munie d’un versoir qui rejette la terre de part et d’autre du sillon, et d’un mancheron double. Elle nécessite un attelage de deux, trois ou quatre bœufs ou cheval. L’araire quant à elle est plus légère, démunie de versoir, est employée dans les terres caillouteuses. Elle nécessite un attelage simple, à un bœuf, cheval, mulet ou âne. Elle est à mancheron unique, ce qui permet au laboureur de tenir son aiguillon de l’autre main.
Être laboureur était le passage obligé pour celui, qui partit de rien, voulait gravir l’échelle sociale. Certains devenaient marchands laboureurs ; d’autres, moins riches, exerçaient un autre métier pour compléter leurs revenus. On trouvait des laboureurs meuniers, maçons, charpentiers, tailleurs, bourreliers, charrons, cordonniers, cabaretiers, maréchaux-ferrants, maîtres de postes .
On les qualifiait de « Maîtres » et à ce titre ils pouvaient employer de la main d’œuvre.
En Normandie, le laboureur se situait entre le fermier et le manouvrier. C’est un paysan qui possède le matériel pour cultiver la terre et des animaux de trait. Lors des moissons et des semailles, laboureurs et villageois s’entraidaient mutuellement. Le laboureur prêtait ses chevaux et sa charrue à ceux qui n’en avaient pas en contrepartie de leurs bras pour les récoltes. Leur niveau d’instruction était faible et ils étaient loin de tous savoir signer.


Le laboureur à bras, manouvrier, brassier, valet de charrue :

Celui-ci avaient moins d’un hectare de terre. Il n’avait d’autre moyen de travail que ses bras. Il possédait quelquefois un petit jardin. Il avait des revenus irréguliers, parfois à la limite du dénuement. C’était aussi un homme à gage, un simple domestique qui tenait la charrue chez un propriétaire.
Dans les campagnes, les paysans pauvres et dépendants représentaient souvent la moitié de la population rurale. Ils étaient moins bien connus, la médiocrité de leur patrimoine leur donnait rarement l’occasion de passer la porte du notaire. Jacques Bonhomme était le nom sous lequel on désignait souvent le paysan français, quand on voulait faire ressortir la condition misérable qu’il dut jadis supporter.
Dans les périodes favorables, ils trouvaient du travail pendant les deux tiers de l’année ; à l’inverse les mauvaises années ils se retrouvaient au chômage et au seuil de la misère. Leur épouses prenaient parfois en nourrice des enfants en bas âge.

Le laboureur gentilhomme :


En 1713, le général d’Harcourt, parlant de la Normandie, écrivait au secrétaire d’état :

« Je vois la pauvre noblesse de ce pays-ci en si pitoyable état que des gentilshommes deviennent paysans pour n’avoir pas le moyen d’être élevés, ni d’apprendre seulement à lire et à écrire ; que cette pauvreté les oblige à se marier avec une paysanne, pourvu qu’elle ait un arpent de terre à labourer. »

Il remarque très justement que la misère des gentilshommes campagnards est grande surtout dans les pays de culture pauvre, où prédomine le métayage : les propriétaires nobles subissent le contrecoup des mauvaises récoltes et ils sont à peine plus à l’aise que leurs métayers. Si bien des gentilshommes sont obligés de mener une vie si simple qu’ils ne se distinguent plus guère des paysans, faut-il croire qu’ils considèrent ces derniers comme des égaux ? En aucune façon.

Par contre, certains avaient le même train de vie qu’un marchand laboureur ; mais ne prenaient pas part au travail des champs. Ils distribuaient chaque jour, tôt le matin, les tâches à effectuer dans la journée.


Le laboureur à charrues, fermier laboureur ou marchand laboureur :


Ils étaient propriétaires de la terre qu’ils cultivaient, autonomes et aisés. C’était un notable auquel on attribuait le titre « d’honorable homme ». A ce titre, il pouvait prétendre à se marier avec une une jeune fille ou une femme noble. Ils avaient des exploitations de 30 à 100 ha .
Toujours propriétaire de sa maison, il en donnait souvent en louage une seconde, qui lui était venue d’un aïeul ou d’un beau-père également laboureur ; car les laboureurs se mariaient entre eux et s’accrochaient solidement aux lopins légués par leurs ancêtres.
Celui-ci avait du matériel (attelage,charrue, charrette), un cheptel (vaches, porcs, moutons, volailles) et des capitaux.
Il employait divers domestiques, servantes, valets de charrue, charretiers, manouvriers, auxquels s’ajoutait l’été des employés saisonniers ou journaliers. Malgré cela, la main d’œuvre était aussi familiale.
Ne nous y trompons pas ! Même eux n’étaient pas nécessairement propriétaires de l’ensemble des terres qu’ils exploitaient. Souvent elles étaient louées à un grand propriétaire non résident (seigneur, noble, bourgeois ou religieux), qu‘ils représentaient aux yeux des villageois. Ils louaient leur matériel de labour aux petits et moyens paysans.


Le laboureur receveur :

Il organise la levée de droits seigneuriaux (redevances, dimes inféodées, amendes.

Un journal paysan du XVIII ème siècle (François Jacques Maret) :

http://chemindepapier.blogspot.com/p/la-condition-paysanne-au-18e-siecle.html

On désignait par « Coqs de village », les paysans aisés, une poignée de gros exploitants qui constituait une véritable aristocratie paysanne. Entre 1650 et 1740, les gros laboureurs rencontraient de grandes difficultés : le prix du grain diminuai. Les bailleurs refusaient de baisser le montant des fermages et l’état accentuait sa pression fiscale. De nombreux gros exploitants firent faillite.
Ils jouissaient de la prééminence de se faire enterrer à l’intérieur de l’église paroissiale comme les seigneurs. Il était souvent l’intendant du seigneur pour lequel il percevait les rentes, dont il gardait une partie.

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